Retour à l’esprit de la charte de Venise

Retour à l’esprit de la charte de Venise

 

En 1964, le 2ème congrès international des architectes et techniciens des Monuments Historiques adoptait à Venise la première « Charte Internationale sur la Conservation et la Restauration des Monuments et des Sites ».

 

Adoptée par l’ICOMOS l’année suivante, elle devenait la pierre angulaire de la doctrine internationale sur le patrimoine bâti.  Elle a ensuite été complétée par de nombreux textes. Considérée comme « dépassée » par certains, elle a fait l’objet de plusieurs tentatives de mise à jour, en vain : elle est restée jusqu’à aujourd’hui la « référence  absolue, le monument de la doctrine ».

 

Mais qu’en est-il aujourd’hui plus de 50 ans après? La Charte est-elle toujours pertinente et fait-elle encore autorité? Est-elle considérée comme un carcan rigide, ou bien, trop floue, autorise-t-elle toutes les interventions ? Est-elle adaptée aux situations contemporaines ? Comment est-elle mise en œuvre de nos jours ? Comment est-elle vécue par les acteurs du patrimoine contemporains, à la lueur des évolutions et des expériences acquises depuis un demi-siècle ?

 

Un bilan sur la manière dont elle est mise en application s’imposait : après cinquante ans de règne sans partage, cette charte est-elle toujours adaptée à l‘élargissement à d’autres continents, à d’autres civilisations, à d’autres types de patrimoine ?

Autant de questions qui se posent pratiquement depuis la signature de la Charte…

 

C’est pourquoi, à titre de contribution à  l’Année Européenne du Patrimoine Culturel 2018 et répondant à une demande du ministère de la Culture, ICOMOS France a décidé d’évaluer ce texte à la lumière de l’évolution des pratiques et de l’élargissement de la notion de patrimoine, et de dresser des orientations pour les décennies à venir.

        

 

ICOMOS France a pris l’initiative d’une consultation des comités européens de l’ICOMOS, d’abord au travers d’une présentation de cette action lors de la journée de l’Eurogroupe à Helsinki, ensuite par l’envoi d’un questionnaire à tous les comités d’Europe.

 

Douze comités européens ont répondu ainsi que des personnalités à titre individuel. Les comités qui ont répondu sont les suivants : Allemagne, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Estonie, France, Irlande, Lettonie, République Tchèque, Portugal, Slovénie, Suisse, Turquie.

 

L’objet de ce séminaire était de présenter le bilan et la synthèse de ces retours et de voir quelles suites pourront  y être données.