Climat et patrimoine
Le groupe de travail « Climat et patrimoine » se focalise sur l’évaluation des impacts du changement climatique sur le patrimoine et sur sa capacité à être vecteur de solutions.
Groupe piloté par Ann Bourgès & Ning Liu
Créé en juin 2021, le groupe de travail « Climat et patrimoine » d’ICOMOS France s’inscrit dans la continuité des élans institutionnels déjà à l’œuvre – en particulier la création du groupe de travail international sur le changement climatique de l’ICOMOS. Il est composé de plus d’une trentaine de membres : des architectes, des urbanistes, des ingénieurs, des entreprises et des gestionnaires de sites patrimoniaux naturels et culturels.
Partant du constat que les impacts du changement climatique sur le patrimoine culturel et naturel sont déjà visibles, le groupe de travail s’intéresse à la manière dont le patrimoine répond à ces changements. Le principal défi est donc de faire évoluer le patrimoine pour qu’il s’adapte au changement climatique et contribue à en contenir les effets tout en maintenant sa valeur patrimoniale.
L’objectif principal du groupe est d’identifier les besoins, de faire connaître et de diffuser des solutions pour répondre aux problématiques des acteurs sur le terrain. Afin de produire un travail complet, le groupe s’est divisé en trois axes :
- Les paysages naturels et culturels
- Les centres urbains
- Bâti, rénovation et éco-restauration
Il s’agit de définir une méthodologie, d’apporter des solutions communes, et de révéler les synergies possibles à valoriser entre les trois axes.
Les trois axes de travail
Les sites naturels, qu’ils soient vierges d’interventions humaines ou anthropisés, sont les premiers touchés par le changement climatique. Ils ont souvent déjà amorcé largement cette transition en s’adaptant à leur milieu variable.
Cet axe vise à dégager une réflexion commune sur l’évolution de la valeur patrimoniale des sites – ou leur valeur universelle exceptionnelle pour ceux inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Il doit aussi lister les propositions d’adaptation du patrimoine naturel, en ayant préalablement identifié les critères de vulnérabilité, et ce dans l’optique d’alerter d’autres sites similaires et de leur proposer des solutions. Pour répondre à ces questions, trois sites peuvent être sources d’exemples et méritent une synthèse de leur approche : les Climats de Bourgogne, les vignobles d’Alsace et le Marais poitevin.
La ville a besoin d’innovations écologiques pour faire face au changement climatique. Dans ce contexte l’échelle du bâti n’est pas la seule à devoir être convoquée : pour la rendre durable et vivante, la ville doit faire appel à un développement harmonieux pour l’ensemble de son environnement qui regroupe tout aussi bien le patrimoine architectural bâti que la notion de « paysage urbain ». L’intégration de la nature dans la ville est en effet le futur grand enjeu, raison pour laquelle il faut réfléchir à concevoir l’espace vert comme accompagnant de la trame urbaine, dans l’objectif de respecter son histoire et transmettre sa culture. En faisant appel à des exemples nationaux et internationaux, l’objectif est de dégager une méthodologie d’analyse de l’environnement urbain et des solutions d’intégration de la nature en ville. L’exemple des ilots de chaleur urbains de Bordeaux, et de la ville d’Avignon ont nourri une réflexion montrant les atouts de ces îlots de fraîcheurs mais aussi les liens pouvant être fait avec le confort d’été en intérieur dans les bâtiments.
Pour restaurer en améliorant les performances du bâti traditionnel tout en conservant sa valeur patrimoniale, il est possible de faire appel au principe de l’éco-restauration. L’un des principaux enjeux de cette dernière est la nécessité de prendre en compte l’ensemble du bâti car il joue un rôle de tampon entre le climat extérieur et intérieur. Les deux critères pour comprendre la déperdition énergétique et calculer l’impact éventuel de la restauration sont le bilan énergétique et l’empreinte carbone du bâtiment avant restauration. Le groupe de travail élabore dans ce sens une méthodologie et propose des solutions concrètes. Il s’appuie avant tout sur l’identification des vulnérabilités et des impacts de la restauration dans l’analyse du cycle de vie (ACV). Ces deux éléments sont la condition préalable à des propositions de solutions architecturales bioclimatiques et passives en se basant sur des matériaux bas carbone, traditionnels et/ou innovants, et en faisant appel au transfert technologique.
Retrouver les activités de l’ancien groupe de travail « Patrimoine et normes » ici.