Sites, paysages et espaces patrimoniaux
Le groupe de travail « Sites, paysages et espaces patrimoniaux » réfléchit et s’investit pour proposer des solutions aux problèmes de gestion, de développement et de mise en valeur des grands sites culturels, naturels et paysagers.
Groupe piloté par Anne-Catherine Gamerdinger et Charlotte Pingoux
Créé en 1995, ce groupe de travail se focalise d’abord sur la problématique des sites très fréquentés avant de devenir en 2008, le groupe « Grands sites » puis « Sites, paysages et espaces patrimoniaux ».
Il réunit des professionnels issus de différentes institutions ou organismes œuvrant pour la protection et la valorisation du patrimoine paysager, tels que le Conservatoire du littoral, le Réseau des Grands Sites de France, les Parcs nationaux de France, la Fédération des parcs naturels régionaux, ou encore des gestionnaires et directeurs de sites.
L’action du groupe pour les Grands Sites de France
Après de nombreuses enquêtes sur le terrain et rencontres, le groupe de travail est arrivé à la conclusion que la gestion d’un site très fréquenté, comme celle d’un monument, nécessitait une volonté politique forte, l’implication de tous les acteurs (en particulier des élus et des habitants), une gouvernance avec un groupe de pilotage interdisciplinaire, la mobilisation de moyens spécifiques, la création d’une structure de gestion et la nomination d’un directeur de site. Énoncés à la Pointe du Raz en 1997, ces principes étaient accompagnés de propositions complémentaires : créer un label Grands Sites de France et susciter la création d’un réseau des gestionnaires de sites. Ce colloque fondateur a fait l’objet d’actes : Accueil, aménagement et gestion dans les Grands Sites (Cahier de la SFI n°21, Paris, Juin 2000).
Au fil des ans ces différentes propositions ont été mises en place.
Après la création de ce label, le groupe s’est focalisé sur la question des habitants des Grands Sites en examinant les enjeux culturels, sociaux, économiques que représentent ces espaces pour ceux et celles qui y vivent. Convaincu que la réflexion sur les Grands Sites doit s’ancrer dans la problématique du développement durable, le groupe appelle à approfondir la question du dialogue entre les valeurs locales des grands sites et des sites du patrimoine mondial et leur valeur universelle.
Ces réflexions ont fait l’objet d’un colloque international : « Vivre dans un Grand Site : le pari du développement durable » qui s’est tenu les 17, 18 et 19 juin 2004 en Baie de Somme et d’un second colloque international : « Grands Sites et patrimoine mondial : victimes de leur succès. Quelle régulation des flux touristiques ? » les 6, 7 et 8 décembre 2001 à Carcassonne. Des actes ont été publiés.
Treize années de réflexions, visites et rencontres ont été capitalisées dans un ouvrage, intitulé « Petit Traité des Grands Sites » paru chez Actes Sud en 2009. Il évoque les questions à se poser et les bonnes pratiques en vue d’une bonne gestion de sites très fréquentés et d’un développement touristique et culturel durables, dans le respect de l’esprit du lieu.
Le groupe s’est également interrogé sur les valeurs d’un Grand Site et sur la perception qu’ont les habitants de la valeur de leur territoire. Ces questions ont fait l’objet d’un colloque international « Valeurs universelles, valeurs locales : pour qui, pour quoi un site est-il grand ? » qui s’est tenu les 15 et 16 octobre 2009 à Wimereux, dans le Pas-de-Calais. Des actes ont été publiés.
Au niveau européen, les États généraux du Paysage
Par ailleurs, certains des membres du groupe de travail ont participé à la réflexion sur l’application de la directive européenne sur le paysage, aux États généraux du Paysage en 2007 et à la création d’un Comité national du paysage rural et des paysages viticoles, créé et animé par le ministère de l’Agriculture. Dans ce cadre, ils ont participé à la rédaction de la Chartre Fontevraud.
ICOMOS France est membre du Comité national du paysage. A ce titre, il a participé à la réflexion sur le projet de Loi Grenelle II de 2010. Il est également présent au Grenelle de la Mer en 2009.
La déclaration des valeurs et la gestion intégrée des espaces patrimoniaux
Le groupe de travail s’attache à faire rencontrer les gestionnaires d’espaces protégés au titre de la culture, de la nature et du paysage afin de confronter leurs expériences et leurs approches des espaces patrimoniaux. Un pré-séminaire a été organisé les 5 et 6 novembre 2013 au Château de Maisons-Laffitte sous le thème « Entre repli et ouverture, quelles limites pour les espaces patrimoniaux ? ».
Le 3 juillet 2014, le groupe a co-organisé avec le comité français de l’UICN un séminaire à Rambouillet afin de réfléchir aux actions futures et partagées du château, de la bergerie nationale et de l’office nationale des forêts. Ce séminaire était l’occasion de confronter une première fois des gestionnaires d’espaces pour échanger autour du système des valeurs, ses modes de transmission, et d’appropriation et définir une « déclaration de valeurs ».
Ces travaux se sont poursuivis les 2 et 3 septembre 2016 avec deux interventions au Congrès mondial de la nature de l’UICN, sur la déclaration de valeurs et les enseignements du Forum des gestionnaires patrimoniales et le lien nature-culture puis les 12 et 13 avril 2016 avec le Forum des gestionnaires d’espaces patrimoniaux (organisation Aten-RGSF-ICOMOS France) à Paris, qui a été le prologue de la découverte au château et à la forêt de Fontainebleau.
Ces réflexions autour de la démarche participative et de la pluralité des acteurs a conduit à la mise en place d’une gestion intégrée des espaces patrimoniaux, thème mûri et approfondi à la suite de diverses activités du groupe lors de plusieurs missions et événements. On peut citer la mission à Gargilesse-Dampierre dans les Vallées de la Creuse (Nouvelle-Aquitaine, France) le 4 avril 2018, le parcours nature-culture lors de la 19ème Assemblée générale de l’ICOMOS à New Delhi (Inde) le 14 décembre 2017, l’atelier « Susciter et organiser un dialogue des acteurs locaux autour des valeurs naturelles et culturelles d’un espace patrimonial : le cas de la Vallée du Lot » autour de Cahors (Occitanie, France), ainsi que la mission du groupe à Cahors, dans la Vallée du Lot (Occitanie, France) entre le 13 et le 15 septembre 2017.
Entre 2016 et 2019, le groupe travaille sur la thématique de l’approche intégrée des valeurs culturelles et naturelles dans la gestion des biens et des espaces patrimoniaux.
Après s’être interrogé sur les problématiques de gestion de la fréquentation touristique, de participation des populations locales au développement, de rapprochement des valeurs locales et universelles, c’est à l’élaboration d’un document d’orientation sous forme de notice méthodologique qu’il s’est consacré.
En 2019 est publiée une Méthode en cinq points, résultat des grandes idées de la gestion des espaces patrimoniaux dans les territoires et d’un ensemble d’auditions de gestionnaires et d’élus.
Donner la parole aux élus
Depuis quelques années, le groupe se lance dans un cycle d’ateliers d’élus. L’objectif est de réunir techniciens et élus pour échanger et partager les bonnes pratiques des territoires.
Après un premier épisode à Rochefort sur le thème de l’eau en septembre 2019, les travaux ont été poursuivis avec un atelier sur le patrimoine au service de la solidarité ville-campagne qui s’est tenu à Strasbourg les 15 et 16 septembre 2022.
Les actes de « Eaux et patrimoine » et « Le patrimoine au service de la solidarité ville-campagne » sont disponibles.